Mantongouiné

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LES POEMES DE MON ENFANCE

Les poèmes de mon enfance.

Je suis né un jour de juin mille neuf cent soixante onze dans le village

de Mantongouiné dans la sous préfecture de DANANE. j’y ai passé toute mon enfance et surtout j’ai fréquenté la première école primaire du village (EPP MANTONGOUINE) au temps du directeur Monsieur DOUDOU Simporé Jules. Cette enfance m’a beaucoup marqué et surtout les poèmes que nous apprenions et récitions lors des fêtes de fin de trimestre c’est-à-dire Noël, Pâques et Grandes vacances. Ces poèmes qui sont, soit d’auteurs français ou africains francophones nous ont forgé dans l’apprentissage de cette langue. Personnellement, ce que je trouve dommage en France, c’est que lorsque tu parles bien cette langue, les gens te demandent toujours où as-tu appris le français en oubliant que dans presque toutes les ex colonies françaises d’Afrique, le français est la langue officielle que nous apprenions dès la maternelle. Voici quelques uns des poèmes de mon enfance que je veux partager avec vous.

 

Titre: Afrique mon Afrique


Afrique
Afrique mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t`ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l'esclavage
L`esclavage de tes enfants
Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs
Blanches et fanées
C`est L'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L’amère saveur de la liberté.

DAVID DIOP

 

Titre: A ma mère

Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère, je pense à toi
Ô Dôman, ô ma mère, toi qui me portas sur le dos,
Toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,
Toi qui, la première, m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre,
Je pense à toi...

Femme des champs, des rivières, femme du grand fleuve,
Ô toi, ma mère, je pense à toi...
Ô toi Dâman, ô ma mère, toi qui essuyais mes larmes,
Toi qui me réjouissais le cuir, toi qui, patiemment,
supportais mes caprices,
Comme j'aimerais encore être près de toi, être enfant près de toi !

Femme simple, femme de la négation,
ma pensée toujours se tourne vers toi...
Ô Dâman, Dâman de la grande famille des forgerons,
ma pensée toujours se tourne vers toi,
La tienne à chaque pas m'accompagne, ô Dâman, ma mère,
Comme j'aimerais encore être dans ta chaleur,
être enfant près de toi. ...

Femme noire, femme africaine,
ô toi ma mère, merci pour tout ce que tu fis pour moi, ton fils,
Si loin, si loin, si près de toi !
Je t'aime,
je t'aimais,

Je t’aimerais toujours

CAMARA LAYE

 

 

 

 

Titre: Le Loup et l'Agneau

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

Jean de la fontaine

 

Titre: La Cigale et la fourmi

La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
--Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
--Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant. »

Jean de LA FONTAINE

Mise à jour le Mercredi, 18 Mars 2009 20:22