L'Attiéké est un mets traditionnel ivoirien à base de manioc.
Histoire
Le mot attiéké est une déformation du mot 'adjèkè' de la langue ébrié parlée dans le sud de la Côte d'Ivoire. À l'origine (et parfois encore aujourd'hui), les femmes ébriés ne confectionnent pas de la même manière l'attiéké qu’elles vendent avec celui qui est consommé par leur propre ménage. Par conséquent, elles qualifiaient d'adjèkè le produit vendu pour le commerce ou pour la vente, afin de marquer la différence avec le produit consommé à la maison (Ahi). Ce sont ensuite les transporteurs qui ont propagé ce mot le faisant passer à 'atchèkè' puis 'attiéké' aujourd'hui.
Attiéké aloko poisson, c'est bon dêh!!! un plat national apprécié des ivoiriens!!!
Spécialité culinaire de certains peuples lagunaires (Ebrié, Adjoukrou, Alladian, Avikam, Attié, Ahizi) du Sud de la Côte d'Ivoire, l'attiéké est traditionnellement produit par les femmes, des équipes constituées dans le village se groupant pour la production. Sa consommation est tellement forte que des usines ont été construites pour le fabriquer. L'attiéké connaît non seulement le succès en Côte d'Ivoire mais il est aussi exporté sous forme déshydratée vers les pays européens, et sous forme de boules (sa présentation locale habituelle) vers les autres pays africains de la sous-région occidentale.
Préparation
La cuisson de l'attiéké La conservation de l'attiéké
Le manioc est épluché, broyé et mélangé à une petite quantité de manioc auparavant fermenté, puis la pâte ainsi obtenue est mise à nouveau à fermenter pendant un (01) à deux jours. Au bout du temps de fermentation qui aura permis d'éliminer en grande partie l'acide cyanhydrique que contient naturellement le manioc, la pâte est essorée, tamisée, séchée et vannée, puis mise à cuire à la vapeur. Après quelques minutes de cuisson, l'attiéké est prêt à être consommé.
Différences avec le couscous de blé
L'attiéké est pourvu d'un goût très légèrement acide et d'une odeur franche. Les palais les moins affinés ne sentent pas de différence avec le couscous de blé. Pourtant, sa couleur plus claire, sa texture plus élastique et plus collante, son aspect légèrement translucide les différencie bien. Son parfum est typique.
Accompagnement
L'Attiéké se consomme traditionnellement en accompagnement de viandes ou de poissons, souvent avec une sauce (claire ou graine) dans le sud de la Côte d'ivoire, et peut se manger avec les mains après en avoir formé de petites boulettes.
Il a la réputation de faire dormir. Certains diront que c'est parce qu'il rassasie bien, d'autres parce qu'il a une haute teneur en amidon. L'attiéké est composé à plus de 95 % de glucides et est très pauvre en lipides (environ 2 %) ainsi qu'en protides (moins de 2 %). Sa valeur calorique est faible, avec environ 350 kCal pour 100 g.
Toujours est-il que c'est un accompagnement prisé par les populations pauvres car il donne l'impression de manger à satiété pour un faible prix (2009/Abidjan : env. 100 XOF soit 0,15 € les 100 g).
Il convient de souligner qu'il existe un lien étroit entre la consommation quotidienne d'attiéké et les cas de malnutrition observés en Côte d'Ivoire
Un produit rentable sur le marché international]
Produit typiquement ivoirien, l’attiéké est devenu ces dernières années une denrée qui s'exporte bien. Des pays de la CEDEAO à l'Europe, la France et la Belgique plus spécifiquement, ce mets ivoirien est apprécié et se vend à bon prix.
En Europe, l'attiéké déshydraté, frais ou congelé est vendu en sachets d'environ 500 g.